La bataille de Malaisie

La bataille de Malaisie se déroula en Malaisie britannique et fut l'une des premières opérations du théâtre asiatique de la Seconde Guerre mondiale. Les Japonais prirent rapidement l'avantage face à des forces alliées insuffisamment préparées et équipées, et s'emparèrent des possessions malaises de l'Empire britannique.
Les troupes japonaises avançant dans Kuala Lumpur.
 
Le 8 décembre 1941, la 25e armée japonaise commandée par le lieutenant-général Tomoyuki Yamashita débarqua dans la péninsule malaise, une heure seulement avant l'attaque surprise sur Pearl Harbor (la différence de date est causée par le décalage horaire). La première unité qui arriva en Malaisie durant la nuit avait pour but de faire diversion près de Kota Bharu sur la côte est. Le débarquement à proprement parler eut lieu plus tard, à Singora et Pattani au sud-est de la Thaïlande. Les troupes japonaises bénéficiaient d'un appui aérien rapproché nettement supérieur à celui des Britanniques et disposaient de troupes plus aguerries, dont certaines venaient de combattre dans la seconde guerre sino-japonaise.
L'Empire du Japon menait depuis plusieurs mois des pourparlers avec le Royaume de Thaïlande pour obtenir le droit de passage nécessaire à l'opération mais décida, finalement, de ne plus attendre, et de passer en force débarquant sur le territoire thaïlandais : des heurts se produisirent le 8 entre les troupes thaïlandaises et japonaises, suivies d'un cessez-le-feu au bout de quelques heures, et d'un accord entre les deux pays (un traité d'alliance formel fut conclu le 21 décembre).
Les troupes japonaises se déployèrent rapidement dans le nord de la Malaisie.
Le 8 décembre, une force britannique, la colonne "Krohcol", comptant plusieurs régiments indiens, passa la frontière thaïlandaise afin de couper la route aux Japonais, mais se heurta les jours suivants à la résistance de la Police Royale thaïlandaise, notamment dans la ville de Betong. L'opération de contournement fut un échec stratégique pour les troupes alliées qui, attaquées également par l'armée japonaise, durent se retirer de Thaïlande le 11.
Le 9 décembre, l'aérodrome d'Alor Star, clé de voûte de la défense aérienne de la péninsule est évacué par la RAF, sans avoir été totalement mis hors d'usage.
 
 
Le 10 décembre, l'attaque de l'aviation japonaise aboutit à couler le HMS Prince of Wales et le HMS Repulse, laissant la côte est de la Malaisie dégarnie face à de nouveaux débarquements des troupes impériales.
À cette date, les Japonais avaient réussi à détruire la majorité des avions alliés, se garantissant la maîtrise quasi-totale des airs.Les aérodromes avaient été installés par la RAF dans des endroits indéfendables, sans consultation de l'Armée.
Mal équipés et mal préparés, les éléments locaux de la Royal Air Force et de la Royal Australian Air Force n'étaient pas de taille face à l'aviation japonaise . Les pilotes britanniques et australiens étaient mal coordonnés entre eux, et ne purent définir d'action commune efficace. L'escadron No. 488 de la Royal New Zealand Air Force et l'Aviation militaire de l'armée royale des Indes néerlandaises prêtèrent également main-forte aux troupes britanniques, les Néerlandais se repliant à la fin de la bataille vers Java.
Le 11 décembre, l'armée japonaise battit les troupes indiennes du Royaume-Uni à Jitra. Mieux armées, face à des troupes alliées qui ne disposaient pas de tanks, les troupes japonaises pratiquaient aussi bien l'avance de blindés que l'utilisation de troupes rapides et légères, capables de se déplacer rapidement dans la jungle. De nombreux soldats indiens n'avaient alors jamais vu de tanks.
Ingénieurs britanniques préparant la démolition d'un pont lors de la retraite vers Singapour.
 
Les troupes indiennes parvinrent à retarder les Japonais à Perak, mais, le 8 janvier, furent défaites à Slim River. Les Japonais avancèrent rapidement et le 11 janvier, occupèrent Kuala Lumpur sans coup férir. Le 14 janvier, les troupes britanniques et australiennes firent leur jonction dans le détroit de Johor, où elles organisèrent une résistance acharnée  protégeant ainsi la retraite du reste de leurs forces armées . Le 27 janvier 1942, Percival ordonna une retraite générale de Johor en direction de l'île de Singapour, où les Alliés furent à nouveau battus par les Japonais.
Churchill considéra la défaite des troupes britanniques en Malaisie britannique comme « le pire désastre et la capitulation la plus importante de l'histoire britannique ».